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Titre Original : Die Haarteppichknüpfer
Traduit de l'allemand par Claire Duval
Publié pour la première fois en 1995
Récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire 2001, Prix Bob Morane 2000, Prix Bob Morane 2008
316 pages
Des milliards de tapis de cheveux nous plonge dans un monde aux coutumes bien étranges : de père en fils, les tisseurs de tapis tissent des tapis en cheveux de leurs femmes et filles. Ces tapis sont destinés à décorer le palais de l'Empereur immortel régnant sur tout l'univers. Mais la rumeur court que l'Empereur est mort ...
Ce livre me laisse une impression très mi-figue mi-raisin. En effet, il est très intéressant par plusieurs aspects, comme
- l'originalité de l'histoire de départ : les tapis de cheveux et leur rôle mystérieux dans le maintien de traditions rigides et séculaires.
- l'ambiance : entre désert et vaisseaux spatiaux, entre tradition et modernité, ce faux mélange des genres (c'est quand même bien de la SF) est attrayant.
- le découpage des chapitres en petites nouvelles indépendantes mais pas tant que ça en fait, qui sera le miroir des motifs d'un tapis dont on nouera les différentes pièces à la fin. Attention, pas de personnage central dans ce livre, si ce n'est l'histoire des tapis de cheveux.
- les thèmes abordés comme la force de la tradition, le pouvoir, le (non-)sens de la vie, ...
Mais d'autres aspects me laissent quelque peu dubitative et me font poser la question de la pertinence des trois prix reçus
- Certains dialogues sont vraiment maladroits : la grosse faute de l'écrivain débutant en SF qui fera passer des explications nécessaires au lecteur via des dialogues totalement irréalistes puisqu'il est évident que les protagonistes sont déjà au courant de comment fonctionne le monde dans lequel ils vivent.
- Certains déroulements de l'intrigue sont vachement convenus : dénouements prévisibles à mille lieux à la ronde, pas trop ce qu'on attend d'un livre autant acclamé. Exemple à ne pas lire pour éviter les spoilers : les deux débutants en final lors du championnat annuel (Je te reverrai).
- Certains déroulements de l'intrigue sont vachement capillotractés : dénouements hautement improbables, qui nuisent à la crédibilité. Exemple à ne pas lire pour éviter les spoilers : l'histoire d'amour entre Lamita la rebelle et Emparak, l'archiviste de l'Empereur (La vengeance éternelle).
Ce livre reste un divertissement agréable, facile à lire et à l'intrigue originale (même si les dénouements ne le sont pas toujours). Le dénouement pourra décevoir, pour ma part pas vraiment, je ne m'attendais certes pas à ça. Il est intéressant aussi de chercher ce qui lient les différents chapitres entre eux, parfois le lien ne peut être fait que dans l'après-coup, cf. le chapitre Le Palais des Larmes qui semble tout droit surgi hors de la nuit (ha non oups ça c'est autre chose, gros HS) et qui trouve son explication plus loin dans le récit. Il me manque néanmoins un truc (voire des trucs) pour en faire un bouquin qui sort du lot.