À l’image du sujet sur John Keats que j’avais ouvert dans cette même partie du forum, aujourd’hui j’ai décidé de vous présenter un autre grand auteur : William Butler Yeats.
Le but du sujet étant bien sur de fournir quelques éléments biographiques et surtout de présenter l’œuvre de cet auteur de génie si agréable à lire.
Biographie : Fils du peintre John Butler Yeats, William Butler Yeats, est un poète et dramaturge irlandais, né le 13 juin 1865 à Sandymount (Comté de Dublin) et mort le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin, en France. Yeats est l'un des instigateurs du renouveau de la littérature irlandaise et co-fondateur, avec Lady Gregory, de l'Abbey Theatre. Il reçut le prix Nobel de littérature en 1923.
Ses premières œuvres aspiraient à une richesse romantique, ce que retrace son recueil publié en 1893 Crépuscule celtique, mais la quarantaine venant, inspiré par sa relation avec les poètes modernistes comme Ezra Pound et en lien avec son implication dans le nationalisme irlandais, il évolua vers un style moderne sans concession. Yeats fut aussi un sénateur de l'État libre d'Irlande pendant deux mandats.
Œuvre :1889 : Errances d'Oisin
La comtesse Catherine, 1892, (The Countess Cathleen)
Crépuscule celtique, 1893
Le pays du désir du cœur, 1894, (The Land of Heart's Desire)
Poèmes, 1895
Le vent dans les roseaux, 1899
Des ombres sur les eaux, 1900, (The Shadowy Waters)
Catherine à Houlihan, 1902
Deirdre, 1907
Le Heaume vert, 1910
Le sablier, 1914
Enfance et jeunesse resongées, 1915 (essai autobiographique)
Les Cygnes sauvages à Coole, 1917
Au puits de l’épervier, 1917
Quatre Pièces pour danseurs, 1921, (Four Plays for Dancers)
Le Frémissement du voile, 1922 (essai autobiographique)
Une vision, 1925
Autobiographie, 1927
La tour, 1928
L'Escalier en spirale, 1933
Pleine lune en mars, 1935
Dramatis personae, 1936
Derniers Poèmes, 1939
Je ne vais pas détailler toutes les œuvres, seulement quelques unes …
Deirdre : Yeats reprend l’histoire des amours de Deidre et de Noise dans l’état où l’ont laissé les conteurs anonymes du LONGES MAC NUISLENN et du TOCHMARC LUAINE pour lui donner, sous une forme théâtrale, une dimension d’une profondeur et d’une beauté jusqu’alors inégalées. Il s’agit là de la reprise d’un mythe celtique Irlandais du cycle d’Ulster.
Extrait : http://www.arbredor.com/extraits/deirdre.html
La Tour : recueil fameux de poésie.
Extrait 1 :
Les nouveaux visages
Maintenant que vous êtes vieille, si vous veniez à mourir
La première, ni le catalpa, ni le tilleul odorant n’entendraient
Mes pas de vivant, et je ne retournerais pas où nous forgeâmes
Des œuvres que le Temps ne pourra entamer.
Que les nouveaux visages, dans les salles anciennes, déploient
Tous les tours qu’ils veulent ; la nuit peut l’emporter sur le jour,
Nos ombres vagabondes errer encore dans les allées de gravier,
Et les vivants, qui sait, paraître moins vivants que les ombres.
Extrait 2 :
Un pont ancien, et une tour plus ancienne encore,
Une ferme que protègent ses murs,
Un arpent de terre rocheuse
Où la rose symbolique peut fleurir,
De vieux ormes déplumés, d’innombrables vieux prunelliers
Le bruit de la pluie ou le bruit
De tous les vents qui soufflent ;
Extrait 3 :
Un coup de vent soudain : les grandes ailes qui battent encore
Au-dessus de la fille chancelante, ses cuisses caressées
Par les palmures noires, la nuque prisonnière du bec,
Lui la pressant, poitrine contre poitrine désarmée.
Comment ces doigts terrifiés, incertains, pourraient-ils
Repousser cette gloire emplumée de ses cuisses qui s’ouvrent ?
Comment le corps gisant, livré à cet assaut de blancheur
Pourrait-il ne pas sentir le cœur étrange qui bat là ?
Un spasme au creux des reins engendre là
Les murailles abattues, la tour et le palais en flammes,
Et Agamemnon mort.
Si brusquement ravie, domptée
Par la brutalité du sang des airs, put-elle recevoir
La science de l’oiseau en même temps que sa puissance,
Avant que le bec indifférent ne la laissât retomber ?
En complément pour les intéressés :
http://maisonsecrivains.canalblog.com/archives/yeats_william_butler/index.html