Langue : Français et Anglais
Résumé : - Citation :
- La première fois qu'il a vu Shin, Blaine, Harden a été frappé par son regard, hanté, fuyant, et par son corps, couvert de cicatrices. Et Shin a raconté son histoire. Celle d'un enfant né d'une union arrangée entre deux détenus ; un petit garçon témoin des pires atrocités, obligé de trahir ses camarades pour un peu de nourriture ; un adolescent forcé de travailler dix-huit heures par jour et qui a été contraint sous la torture de dénoncer ses proches. Un jeune homme qui, un jour, par miracle, a réussi à s'échapper du camp pour, hélas, connaître l'errance et l'esclavage dans les fermes qui jalonnent la frontière sino-coréenne. Avant de trouver enfin la liberté.
Mon avis : Cela fait longtemps que je m'intéresse à la Corée du Nord, ce n'est donc pas anodin pour moi de lire ce livre qui fait presque partie des classiques du sujet.
Il y a plus de Nord-Coréen en Corée du Sud que nous le pensons, ils sont plusieurs milliers à avoir fuit le pays, à avoir abandonner amis, parfois famille pour se protéger en Corée du Sud.
Mais aucun avant Shin ne s'était échappé d'un camp, d'un goulag. Ceux qui avaient été dans des goulags, libérés et qui par la suite ont rejoint le Sud en avaient déjà peint une image sombre, mais jamais encore un enfant né "en captivité" avait pu raconter son histoire.
C'est pour cela que le récit de Shin est intéressant, mais aussi particulièrement terrifiant tellement il a vécu un traitement inhumain. L'auteur, Blaine Harden, accomplit dans se livre le parfait mélange entre les faits historiques que nous connaissons, les données récoltées par différentes organisations humanitaires présentes sur le territoire, ainsi que l'histoire de Shin, récoltée via une série d'interviews. Il reste néanmoins critique, avoue et explique que Shin lui a menti à une occasion (avant de revenir sur son témoignage), ce qui donne beaucoup de crédibilité à son travail.
L'histoire en elle-même...comment vous expliquer cela à part vous dire que je suis absolument révoltée d'avoir passé plusieurs années de ma vie à me voir expliquer par des professeurs l'horreur des camps en Allemagne nazie, mais que pas une seule fois, on a dit que ces camps existaient toujours en Corée du Nord.
Quand on me parlait des camps nazis, ça me rendait toujours triste, parce que tous ces gens étaient morts, parce que tous ces gens avaient soufferts. Mais je pouvais toujours me dire : "C'est fini". Il n'y a plus la guerre, il n'y a plus de camps, il n'y a plus de chambre à gaz.
Quand je lis sur les camps en Corée du Nord, je ne suis pas triste, je suis révoltée.
Je crois qu'il faut lire le livre pour comprendre mon sentiment mais honnêtement, je ne comprends même pas que des humains puissent faire ça à d'autres humains.
Je comprends encore moins que ces gens, plusieurs milliers de gens, vivent dans ces camps, parfois de la naissance à leur mort (car les crimes les plus graves entrainent une condamnation sur 3 générations) et que PERSONNE N'EN A RIEN A FOUTRE.
En tout cas, je conseille totalement cette lecture. Facile à lire, cela ne met pas très longtemps, un sujet très important, qui peut aider à comprendre la situation des derniers mois entre les deux Corées, le Japon et les USA. Une lecture qui ouvre très certainement les yeux sur un pan monstrueux de ce régime politique (vous en faites pas, en dehors des camps, c'est moins pire, mais c'est pas tellement mieux non plus).
Si vous êtes intéressés pas le sujet, je recommande également :
- Nothing to envy : Vies ordinaires en Corée du Nord, de Barbara Demick
- Les aquariums de Pyongyang, de Kang chol-hwan
- Pyongyang, de Guy Delisle (C'est une BD)