Vivants - Isaac Marion

Une des dernières sortie des éditions Bragelonne, un petit bouquin avec un format étrange, avec de drôles de dessins anatomiques pour introduire les chapitres; une couverture blanche parsemée d'un réseau sanguin...Connaisseuse des éditions Bragelonne/Milady, le premier texte d'Isaac Marion jurait avec ce celle-là avaient pu éditer ces dernières années. Le résumé portant sur une histoire d'amour de zombie, le livre m'a intriguée par la publicité marquante et les excellentes critiques qui gravitaient autour de sa sortie en français très attendue...

R est un zombie. Il n’a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d’une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C’est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. C’est le début d’une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n’était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l’aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.

Originale comme introduction, non? Le livre l'est tout autant!
Marion nous présente un univers dévasté par la guerre et une étrange épidémie: la civilisation n'existe plus; seuls subsistent quelques groupes tentant de se défendre contre les hordes de zombie affamées, toujours plus nombreuses au fur et à mesure que l'épidémie progresse.
Le monde tel que nous le connaissions a disparu: les pays ne sont plus délimités, les gouvernements sont tombés, nul ne dirige, tous tentent tant bien que mal de prolonger de quelques jours la vie, unique possession de chacun.
A travers cet univers chaotique voir apocalyptique, l'on assiste à "la vie" de zombie de R, qui nous narre ses nouvelles sensation -ou plutôt nouvelles absences de sensations- jusqu'au jour où il rencontre Julie, une adolescente désabusée qui passe son temps à...passer le temps.
Pour Julie débute un sentiment étrange qui va rendre peu à peu la vie à R; la jeune femme se raccrochera alors à lui, voyant dans le zombie une nouveauté, un signe que le monde dans lequel ils sont peu changer.

Il est ardu de décrire l'atmosphère qui règne dans ce roman, tout est gris, sans saveurs ni couleurs; l'espoir a déserté depuis longtemps le cœur des hommes.
Il y a relativement peu de pages, environ 300, le livre se lit donc vite, mais l'on ne peut s'empêcher de revenir sur la trame qu'a construit Marion. Effectivement, ce bouquin dérange; il nous renvoie à des questionnements sur notre propre vie, nos buts, nos réelles motivations.
Difficile de dire si le livre m'a plu: je ne suis pas fan des zombies, même s'il faut dire que la manière dont ils sont abordés tranchent totalement avec celle habituelle; l'histoire est bien loin des quêtes épiques de fantasy, ou encore de la bit-lit...Le genre est propre à lui-même.
Finalement, je dirai que ce livre m'a surprise, qu'il m'a bousculée...Il pointe subtilement le caractère automatique de notre vie, et par cela il reste un livre qui marque.